Mot du présient
Quelle est la place du gaz en société?
Réflexion suite au groupe de travail organisé par le HPBAC
Par Jean-François Fauteux, Président de Coval
| 20 octobre 2023
J’aimerais partager avec vous des informations importantes qui sont ressorties lors de la réunion du «Canadian Gas Hearth Stakeholder Task Force» du HPBAC (Hearth, Patio & Barbecue Association of Canada), qui a eu lieu au début du mois d’octobre en Colombie-Britannique. L’enjeu est que des villes comme Prévost au Québec interdisent maintenant le gaz dans les nouvelles constructions et plusieurs autres villes ont des projets similaires. Tout cela nous inquiète. Comme vous, nous nous demandons comment agir de manière responsable face aux enjeux environnementaux et énergétiques. Quelles sont les solutions et conséquences pour notre avenir ?
La réunion du groupe de travail portait exactement sur cela. HPBAC a formé un panel composé de personnes de différents milieux, allant des fabricants aux distributeurs. J’ai eu l’honneur d’assister à cette réunion à titre de représentant des marchands spécialisés de l’APC (Association des professionnels du chauffage) afin de commenter la réalité du Québec. Nous avons eu l’occasion de demander aux industries gazières de nous parler de leur plan pour traverser cette situation. D’ailleurs, un cabinet de lobbying aide le HPBAC à élaborer une réponse et des stratégies adéquates, en lien avec la vision que l’industrie adoptera au terme de ces consultations.
Si le processus est bien fait, il y a ici une excellente opportunité pour les détaillants spécialisés. De nombreux boutiquiers m’ont fait part de leurs inquiétudes et tentent de comprendre ce qui se passe. Est-ce que leur entreprise est en danger? Comment doivent-ils s’adapter à ce qui s’en vient? C’est pour cette raison que je vais partager avec vous ce que nous avons appris lors de cette réunion et ce que cela signifie pour nous tous.
Pourquoi les villes et les états font des interdictions
Cette crise ne ressemble à aucune autre. Alors que des catastrophes liées aux changements climatiques se produisent dans le monde entier, les Nations Unies (ONU) ont créé le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) pour fournir aux décideurs des informations scientifiques pertinentes qui se veulent neutres sur le plan politique. 195 pays participent à ces efforts. En 2023, ils ont publié leur dernier rapport, réalisé à partir de l’analyse de plusieurs milliers d’études scientifiques mondiales sur le changement climatique, et ils ont formulé de nombreuses recommandations pour nous aider à traverser la crise grâce à la réglementation gouvernementale.
Résultat, la situation est mauvaise. Le changement climatique a déjà eu un impact sur la pénurie d’eau et la production alimentaire, la santé et le bien-être, les villes, les infrastructures et la structure de l’écosystème. Je pourrais citer de nombreux exemples canadiens, mais ce n’est pas le but de cet article. Ce qu’il faut retenir ici, c’est que lorsque 195 pays conviennent que nous devons faire quelque chose à ce sujet, les pays qui ne font pas leur part en subiront les conséquences économiques. Le Canada estime qu’il doit également faire sa part et il ne changera pas d’avis. Notre gouvernement a donc mis en place plusieurs mesures, comme une taxe carbone, pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre.
Selon le GIEC, le monde doit augmenter de 3 à 6 fois l’investissement climatique actuel. Il n’est pas étonnant que les environnementalistes fassent pression sur tous les niveaux de gouvernement pour qu’ils en fassent davantage. C’est pourquoi des projets d’interdiction du gaz sont sur les radars, et déjà un peu partout en Amérique du Nord. Certaines personnes disent que le gouvernement canadien est trop agressif avec son calendrier pour atteindre la carboneutralité. Cependant, les données scientifiques montrent que nous ne le sommes pas, en fait, nous sommes en retard.
«Le PNUE (Programme des Nations-Unis pour l’Environnement) a constaté que le financement et la mise en œuvre des actions d’adaptation [aux changements climatiques] étaient inadéquats. Entre 160 et 340 milliards de dollars [américains] seront nécessaires chaque année pour l’adaptation d’ici 2030. […] En 2020, les flux internationaux de financement de l’adaptation vers les pays en développement n’étaient que de 29 milliards […]» [1]
- La pression pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ne disparaîtra pas.
- Les villes réagissent à la pression pour en faire plus. Certains par conviction, d’autres par souci d’écoblanchiment et de gain politique. Attendez-vous à ce que de plus en plus de villes annoncent des interdictions de gaz.
- On estime que le gaz est mal compris par les villes et les gouvernements. Le gaz peut jouer un rôle important en nous aidant à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- On estime qu’une interdiction unilatérale est une erreur. Mais, l’industrie devra peut-être accepter de cesser de vendre des appareils à gaz décoratifs récréatifs. Si nous attendons que le gouvernement nous arrête, nous risquons d’être confrontés à des dommages collatéraux que nous ne souhaitons pas.
Est-ce que la province pourrait bannir le gaz?
Probablement pas. Le gouvernement n’a qu’une seule option pour décarboner l’économie et réduire ses émissions de gaz à effet de serre, c’est « l’électricité ». Il faut qu’il s’agisse d’électricité propre et verte. Au Québec, nous avons beaucoup d’électricité propre, mais nous arrivons à la fin de notre capacité. Des projets résidentiels sont en attente en Outaouais, car Hydro-Québec (HQ) n’a pas la capacité de les fournir. Des villes comme Sutton et Owls Head voient leur développement bloquer à cause du manque d’électricité.
Au Québec, nos plus grandes émissions de gaz à effet de serre sont reliées au transport. Or, l’émergence des voitures électriques cause un stress additionnel sur la demande d’électricité. Lorsque des villes comme Montréal parlent de bannir le gaz, il est impossible pour HQ de combler la demande. D’ailleurs, la société d’État a signé des ententes avec Énergir pour utiliser des fournaises bi-énergie au gaz et électrique sur le territoire de Montréal.
«La moitié (49,8 %) des émissions de 2021 [de la ville de Montréal] provenait du secteur des « sources fixes » que sont les bâtiments résidentiels, commerciaux, institutionnels et industriels. Le secteur des transports arrive deuxième, avec 38,7 % des émissions […]» [2]
Chaque hiver, Hydro-Québec doit combler sa demande pendant les journées les plus froides avec de l’électricité achetée en Ontario ou au É-U, ou l’électricité n’est pas verte.
Puis, nous avons des choix à faire. Les déplacements automobiles et des camions émettent beaucoup plus de gaz à effet de serre que le chauffage au gaz à haute efficacité énergétique. Si nous avons une quantité limitée d’électricité, il serait alors plus rentable du point de vue environnemental d’électrifier ainsi les transports plutôt que le chauffage. Dans ces circonstances, le gaz est nécessaire comme combustible de transition pour assurer la croissance du réseau électrique.
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Par cet article, nous souhaitons vous partager le livre blanc rédigé par le HPBAC (Association canadienne des foyers, patios et barbecues) ainsi que des informations importantes en lien avec le marché canadien des foyers au gaz.
Mot du présient
Quelle est la place du gaz en société?
RÉFLEXION SUITE AU GROUPE DE TRAVAIL ORGANISÉ PAR LE HPBAC
Par Jean-François Fauteux, Président de Coval
| 20 octobre 2023
J’aimerais partager avec vous des informations importantes qui sont ressorties lors de la réunion du «Canadian Gas Hearth Stakeholder Task Force» du HPBAC (Hearth, Patio & Barbecue Association of Canada), qui a eu lieu au début du mois d’octobre en Colombie-Britannique. L’enjeu est que des villes comme Prévost au Québec interdisent maintenant le gaz dans les nouvelles constructions et plusieurs autres villes ont des projets similaires. Tout cela nous inquiète. Comme vous, nous nous demandons comment agir de manière responsable face aux enjeux environnementaux et énergétiques. Quelles sont les solutions et conséquences pour notre avenir ?
Si on n’arrive pas à éliminer le gaz, sommes-nous condamnés?
Nous ne pouvons pas atteindre zéro émission nette en brûlant davantage de gaz naturel, un combustible fossile. Mais non, nous ne sommes pas condamnés. Les industries gazières ont deux bonnes nouvelles pour nous.
Gaz naturel renouvelable
Gaz propane
Le gaz naturel est un combustible fossile, mais il peut être remplacé à parts égales par le « gaz naturel renouvelable » (GNR). Le GNR offre une réduction directe des émissions de gaz à effet de serre. Actuellement, le gaz renouvelable est offert, à un prix plus élevé, par toutes les sociétés gazières canadiennes. Ce gaz n’est pas un combustible fossile et est fabriqué à partir de déchets agricoles et résidentiels, soit des déchets qui auraient émis du méthane lors de leur décomposition. Lors du processus de combustion, le méthane produit de l’énergie ainsi que du CO2. En d’autres termes, le GNR élimine une source de méthane de l’atmosphère et le transforme en CO2 lorsque nous le brûlons. Il permet donc une réduction nette des gaz à effet de serre.
La molécule de propane n’est pas un gaz à effet de serre et elle n’est pas nocive en cas de fuite. Même si le propane émet du CO2 lorsqu’il est brûlé, il faut savoir qu’il s’agit d’un déchet issu de la production de gaz naturel. Tant que nous produirons des combustibles fossiles, du gaz naturel, du propane sera produit et brûlé d’une manière ou d’une autre. En d’autres termes, interdire le propane est futile et ne réduit pas les gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Brûlez-le plutôt dans une cheminée et laissez son énergie donner un répit au réseau électrique pendant les jours les plus froids. Après tout, produire de l’énergie à partir de déchets est l’essence même de l’économie circulaire.
Le GNR est produit en capturant le méthane produit par les déchets de l’activité humaine et en l’utilisant en remplacement du gaz naturel extrait du sol. Le méthane a un effet de serre 86 fois plus puissant que le CO2. Il est donc doublement pertinent de le recycler en énergie.
Présentement, seulement 1 % ou moins du GNR est utilisé dans le gaz naturel, mais son utilisation va augmenter. Chaque année, votre cuisinière ou foyer à gaz sera de plus en plus propre à mesure que nous utiliserons davantage de GNR. Malheureusement, il faudra au moins une décennie pour obtenir suffisamment de GNR pour atteindre zéro émission nette grâce à notre utilisation du gaz naturel. C’est pourquoi une réglementation visant à imposer une utilisation intelligente du gaz reste toujours nécessaire.
Graphique 1 : Comment le gaz naturel renouvelable est-il produit? [1]
L’interdiction du gaz peut-elle encore être un petit geste pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
C’est là que ça devient délicat. En supposant que vous ayez accès à l’électricité verte pour vous chauffer, chauffer l’eau et cuisiner, vous pouvez bannir le gaz et réduire les émissions de gaz à effet de serre. Malgré cela, si vous utilisez du propane, interdire son utilisation ne réduira pas les émissions de gaz à effet de serre, car le propane est un déchet de l’industrie du gaz naturel. Tant que nous produirons des combustibles fossiles, il faudra disposer du propane qui est produit dans le processus de production.
Le gaz naturel est une énergie fossile qui contribue directement au réchauffement climatique. Au moins, les gazoducs sont très efficaces et entraînent très peu de pertes. De plus, sa combustion est très efficace en termes d’énergie produite. En fait, c’est l’une des sources d’énergie les plus efficaces dont nous disposons. Notre approvisionnement en électricité étant limité, le gaz naturel reste la meilleure alternative pour de nombreuses applications. Mais le gaz naturel, jusqu’à ce que nous incluions beaucoup plus de GNR, augmente la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Alors quand il y a une alternative, nous devrions l’envisager.
Quelle est l’utilisation rationnelle des bûches à gaz inefficaces, des foyers extérieurs au gaz ou des foyers décoratifs à des fins récréatives? Les industries gazières ont partagé des idées innovantes avec HPBAC pour aider les municipalités qui souhaitent réguler le gaz.
En tant qu’industrie, nous devons montrer à notre gouvernement que nous sommes responsables. Si nous ne nous réglementons pas nous-mêmes, le gouvernement le fera, et cela ne nous plaira peut-être pas.
- Autoriser les nouvelles constructions à utiliser du gaz, mais uniquement du GNR.
- Interdire la vente d’unités qui n’ont pas le sceau «Enerchoice».
Il est important de noter que la révision des critères «Enerchoice» a également été citée comme un enjeu sur lequel l’industrie peut travailler.
Que pouvons-nous faire pour contribuer à la réduction des gaz à effet de serre ?
L’industrie des foyers peut être un partenaire incroyable pour les municipalités et les gouvernements qui souhaitent s’impliquer dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nous pouvons proposer d’excellentes alternatives au gaz, comme les poêles et foyers aux bois et aux granules. Cependant, le gaz reste, dans certaines situations, encore un choix judicieux. Notre réseau de spécialistes peut aider les clients à faire le bon choix. C’est une formidable opportunité pour nous.
Avoir un foyer efficace est un excellent ajout à toute habitation. Il réduit la demande d’électricité lorsqu’il fait froid, aux heures de pointe. C’est également une sécurité en cas de panne de courant. Nous recommandons d’encourager l’ajout d’un poêle ou d’un foyer efficace dans l’habitation.
- Le chauffage au bois offre une excellente alternative au gaz, lorsque cela est possible. Les appareils que l’on retrouve actuellement sur le marché émettent beaucoup moins de particules que les poêles à bois non certifiés et sont disponibles aussi bien pour chauffer une maison entière pendant plusieurs heures que comme appareils décoratifs pouvant chauffer une pièce en cas de panne de courant. Le bois est une biomasse locale et le chauffage au bois est neutre en carbone.
- Le chauffage aux granules offre une efficacité aussi élevée qu’une fournaise et peut entièrement être automatisé et connecté à un thermostat pour une température uniforme dans la maison. Le granule est une biomasse locale fabriquée à partir de déchets de l’industrie du bois. Un poêle à granules consomme moins de 100 watts lors de son fonctionnement et peut fonctionner pendant de nombreuses heures grâce à une simple batterie de secours d’ordinateur.
- Pour plusieurs situations, ces deux options ont beaucoup de sens. Voici cependant quelques conditions dans lesquelles le gaz devrait être envisagé :
- – Zone urbaine où la densité est très élevée et où la fumée de bois pourrait être une nuisance.
- – Zone urbaine sans endroit possible de stockage du bois.
- – Copropriétés
- – Habitations avec personnes âgées ou personnes à mobilité réduite pour qui manipuler des sacs de bois ou de granules peut être un problème.
Contactez vos communautés et assurez-vous qu’elles soient en contact avec l’APC. Tous ensemble, nous pouvons contribuer à élaborer des réglementations plus étoffées, efficaces et responsables que l’interdiction unilatérale du gaz.
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